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Quel changement en architecture ? Il y a des habitations méconnues à découvrir. L’association Homme et habitat propose de mieux les  connaître. On trouvera sur ce site un début de synthèse sur ce que l’on appelle les « maisons bulles » :

• leurs origines historiques qui remontent à la nuit des temps,
• la présentation des œuvres contemporaines, avec les divers choix techniques et leurs constructeurs, avec une place particulière au principal créateur, Antti Lovag,
• un essai de prospective prenant en compte les innovations techniques et l’apport de l’informatique.

Plusieurs revues publiées par l’association, y sont en accès libre et gratuit, ainsi que des photos, des dessins, des plans et des vidéos. La possibilité de faire des commentaires et d’apporter des informations donne à chacun la liberté d’expression nécessaire sur ce sujet.

Certains pensent que le secteur du bâtiment va entrer dans sa révolution industrielle. La réunion de deux innovations majeures et complémentaires, les logiciels de conception 3D et les imprimantes 3D, devraient changer radicalement les équilibres économiques, techniques et sociaux de cette production à forte part de main-d’œuvre.

Ce changement transformera aussi les idées, les matériaux et les formes de l’architecture. Les entreprises qui ouvriront la voie dans la mise au point des procédés pourront prendre une avance décisive. Ceux qui doivent préparer l’adaptation nécessaire trouveront sur ce site une source d’inspiration hors des sentiers battus et sans entrer en compétition directe avec l’existant.

Les premières constructions en impression tridimensionnelle reproduisent  les formes habituelles en béton, comme les premiers bâtiments en béton armé continuaient les formes des bâtiments en pierre et comme les premières automobiles copiaient les formes des carrosses. Mais très vite les potentialités nouvelles seront mises en œuvre.

On sait que les inventions ont bouleversé la vie de l’humanité depuis le passage de l’expression orale à l’écrit, puis à l’imprimerie et à l’ordinateur. C’est la photographie, le cinéma, la télévision, la radio, le téléphone et la galaxie numérique avec Internet, parmi beaucoup d’autres inventions, qui transforment notre vie. Chris Anderson, auteur de « Makers: The New Industrial Revolution« , estime que l’impression tridimensionnelle constitue une troisième révolution industrielle.

Alors qu’est-ce qu’une architecture3D ?

Actuellement les habitations sont constituées pour la plupart de façades et cloisons plates qui peuvent être représentées en 2D : plans, dessins d’extérieur et images de vues en coupe. La représentation en 3D n’est utilisée en architecture que pour étudier la volumétrie et simuler la réalité bâtie.  Les entreprises qui construisent utilisent des dessins en 2D.

C’est normal. Depuis le développement de l’industrie au XIXe siècle, les formes orthogonales se sont imposées dans le bâtiment. L’architecture utilise des produits de série, des composants pour des surfaces plates et des produits longs assemblés à angles droits. La superposition des étages répétitifs facilite leur reproduction. La conception des formes ne changent presque pas. Le résultat, c’est la monotonie de l’aspect des villes avec la plupart de leurs constructions récentes dans le monde, qui en est une illustration banale.

Ne devrait-on pas pouvoir choisir entre les angles droits et les courbes pour une meilleure adaptation ? Poser cette question, c’est provoquer un débat qui n’est plus académique, mais marketing.

« En association avec le cabinet d’architecture Foster + Partners (déjà auteur du viaduc de Millau et de la tour Swiss Re à Londres), l’agence spatiale européenne compte utiliser des robots dotés d’imprimantes 3D pour construire une base lunaire. » (HuffPost )

Précisons que la question sur la forme ne concerne pas seulement l’aspect extérieur de la construction, mais aussi et surtout l’aspect intérieur et son fonctionnement. La forme devrait être adaptée à l’usage et non plus imposée par la production en série. C’est ce que devrait permettre l’utilisation des logiciels de conception 3D avec des machines de construction 3D.

Cette attente d’une meilleure adaptation à l’usage n’est pas nouvelle. L’histoire de l’architecture en montre des exemples souvent pertinents. Ainsi il y a déjà une préfiguration de ce que pourrait être l’architecture de demain. Nous lui donnons ici une place que les publications sur l’architecture ne lui ont pas souvent accordée.

Homme et habitat, une association pour la recherche

Le premier bulletin Habitat a été publié en 1984 à Lyon par Christian et Hélène Roux, en liaison avec Antti Lovag, Thierry Valfort et Marie Cuisin,  Parmi les collaborateurs ensuite, il y a eu Pierre Roche, ainsi que des architectes, des enseignants des écoles d’architecture, des constructeurs et des amateurs de construction en voile de béton.

L’association Homme et habitat, déposée à la Préfecture du Rhône, a publié 25 numéros de la revue Habitat dont le contenu a largement inspiré ce site Architecture3D.

Souvenirs…souvenirs…

1984, le premier numéro d’Habitat sort à Lyon d’une boutique de photocopies en noir et blanc. Ce simple bulletin avait quatre pages composées avec l’un des premiers micro-ordinateurs. Ce n’était qu’un bulletin de liaison entre les constructeurs et les amateurs d’habitations en voile de béton. Il avait pour but de faciliter l’échange des connaissances et des expériences. Quelques années et quelques chantiers plus tard, après la lente élaboration des conceptions mûries au contact de la réalité et au fil de la communication, il apparaît nécessaire de franchir une nouvelle étape. C’est le but de ce site Internet qui, comme au début de l’association Homme et habitat, vise à transmettre l’évolution des réponses au besoin fondamental qu’est l’habitation.

On pourra y découvrir des techniques de construction multidimensionnelle. Mais ce sera aussi l’occasion d’aborder, dans le sillage d’Antti Lovag, une réflexion sur la conception même de l’habitat. Il s’agit de l’habitologie qu’il a initiée au cours de plus de quarante années de vie professionnelle. Antti Lovag n’était pas architecte et contestait radicalement l’architecture, il se disait habitologue pour mieux exprimer la nouveauté de ses conceptions. Mais il était sollicité par plusieurs écoles d’architecture pour participer aux jurys d’attribution des diplômes et l’une de ses constructions, menacée de destruction pour non conformité administrative, a été inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historique dès 1998. Une deuxième habitation, la villa Roux, a été inscrite au titre des monuments historique en 2017. 

Antti Lovag avait conscience dans ses recherches de travailler pour le futur, mais avec des techniques encore artisanales et à longue durée de main-d’œuvre, alors qu’il prévoyait l’arrivée des robots 3D. Il souhaitait que le cercle des bénéficiaires de ses recherches continue à s’élargir. Il se serait réjoui de l’espoir de renouvellement qu’apporte le développement de l’impression 3D pour le bâtiment. 

Christian Roux

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